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9 février 2021 2 09 /02 /février /2021 17:37

Nous sommes tous complices de la plastification à outrance.

Les plastiques protègent l’alimentation de tous les facteurs de dégradation (O2, humidité …). Ils sont un argument marketing du « prêt à manger » et répondent au besoin de praticité.

Les plastiques sont issus de la chimie (pétrole transformé en molécules simples (monomères) ou assemblées les unes aux autres (polymères). Des additifs sont ajoutés aux polymères pour colorer les plastiques, les rendre plus souples, résistants aux UV.

Dangers des plastiques pour la santé.

Les additifs et monomères peuvent migrer dans les aliments.

Les facteurs qui favorisent la migration dans les aliments : Le temps de stockage, la durée de contact, la température de stockage, la température de réchauffage, la composition de l’aliment.

Le consommateur se retrouve avec une quantité de molécules dans son organisme dont on ne connaît pas les conséquences, ni de l’effet cocktail. Il est difficile d’y échapper car les plastiques sont présents partout. En plus des emballages alimentaires, on retrouve des plastiques  dans les vêtements et dans la plupart des récipients et ustensiles de cuisine, dans les revêtements de certaines poêles anti adhésives. Attention aux poêles abîmées et aux chauffages trop forts. Il existe des alternatives à utiliser comme le verre, l’inox ou la fonte qui sont inertes.

Les plastiques sont numérotés de 1 à 7 avec des niveaux de toxicité différents : cf. le petit triangle au dos des emballages.

  1. PETE ou PET : Polyéthylène Téréphtalate pour les eaux minérales.
  2. PE-HD : Polyéthylène Haute Densité pour les bouteilles de lait.
  3. PVC : Polychlorure de Vinyle dans les vieux tuyaux d’eau potable.
  4. PE-LD : Polyéthylène Basse Densité pour les films étirables.
  5. PP : Polypropylène pour les emballages microondables dont le niveau de toxicité pose problème.
  6. PS : Polystyrène pour les gobelets et barquettes de viande.
  7. Other dont les Polycarbonates, Nylon, Acrylique.

Règlementation.

Il existe des seuils règlementaires pour protéger les consommateurs. Mais sont-ils suffisants ? Des tests sont effectués en labo pour établir des normes qui donnent la quantité de plastique pouvant se retrouver dans l’aliment.

La grande inconnue réside dans les effets à long terme et aussi transgénérationnels ?

Il y a eu le scandale sanitaire du BPA (Bisphénol A), utilisé dans les biberons en plastique et comme revêtement intérieur des canettes et des boîtes de conserve, avec des risques avérés chez les animaux. 90 à 95% des consommateurs y ont été exposés. Il peut se passer de nombreuses années avant l’apparition d’une maladie : des soucis de reproduction, un développement anormal des organes reproducteurs chez les enfants, une perturbation du métabolisme (obésité, diabète de type 2 …). Dans notre vie, le développement fœtal, la petite enfance et la puberté sont des phases de vulnérabilité.

2011 L’Europe interdit le BPA dans la fabrication des biberons.

2015 La France va plus loin en interdisant le BPA dans les contenants alimentaires.

Pour remplacer le BPA, des industriels se tournent vers d’autres molécules de la même famille. Les Bisphénols S ou F sont utilisés comme alternatives très proches du BPA mais ils restent plus longtemps dans l’organisme. Selon des tests effectués par l’Ecole Nationale Vétérinaire (ENV) de Toulouse, sur 77% du BPA ingéré par le tube digestif 0,50% passe dans la circulation sanguine. Par contre, sur 99% de BPS ingéré 57% passent dans la circulation sanguine (foie moins efficace). Les substituts du BPA pourraient donc s’avérer plus toxiques que le BPA suite à une plus grande exposition aux organes ?

On a toujours un train de retard par rapport à ce qui est mis sur le marché. Le travail d’évaluation des nocivités devrait être fait en amont. Actuellement, nous ne raisonnons et réagissons que par rapport à nos peurs et aux dangers connus et pas sur ce que nous ne connaissons pas. On se détourne d’une substance quand on sait qu’il y a des dangers pour se tourner sur une autre qu’on connaît moins. On joue aux apprentis sorciers en substituant une molécule par une autre et en regardant les effets.

La règlementation européenne autorise actuellement un millier de substances pour fabriquer des plastiques alimentaires. En réalité, le nombre de molécules utilisées serait beaucoup plus élevé car des substances n’entrant pas dans la formulation d’origine peuvent apparaître lors de la fabrication et du chauffage des plastiques. Nous sommes des cobayes tant que nous sommes incapables de dire que nos emballages sont exempts de toute influence sur nos hormones.  

Dans certaines zones rurales françaises, des riverains ont l’impression d’être pris pour des cobayes, en particulier dans les départements du Loir-et-Cher, du Lot-et-Garonne, de la Sarthe où l’eau courante est contaminée par un produit chimique très volatile et classé cancérigène certain pour l’homme depuis 1987 (le CVM ou Chlorure de Vinyle Monomère) présent dans de vieilles canalisations en plastique PVC d’avant les années 1980. Et c’est en bout de réseau dans des endroits isolés où le risque est le plus élevé. Dans la Sarthe, la région française la plus exposée, des analyses du CVM ont été  réalisées depuis 2013 et ont parfois révélé des concentrations à 1,67 μg/L de CVM par rapport à la  limite de qualité de l'eau potable  fixée à 0,5 μg/L ! Les consommateurs concernés s’inquiètent pour leur santé et boivent de l’eau en bouteille. Selon l’ARS, 5000 personnes n’auraient pas d’eau potable à cause des vieilles canalisations en plastique : un chiffre sous-estimé car les derniers chiffres de la pollution au CVM datent de 2010 et à l’époque, prés de 600.000 français étaient exposés à cette eau contaminée. Pourquoi les autorités publiques tardent-elles à réagir : autres priorités ou problèmes de financement ? Or, rien n’est plus important que la santé de chacun. Cette dernière devrait être la priorité absolue. Si les canalisations PVC avaient 40 ans de durabilité, on est 60 ans après ! Les PVC nouvelles générations devraient durer plus longtemps ?

Alors que les preuves s’accumulent sur les dangers du plastique au contact de nos aliments, une autre menace pèse sur notre santé.

Chaque année, plus de 10 millions de tonnes de plastiques finissent dans les océans : 1 camion benne rempli de déchets /mn.

Ces plastiques ne disparaîtront jamais totalement car ils ne se solubilisent pas comme le verre ou le métal. Le plastique se fragmente et n’est pas digéré par les microorganismes du sol comme le papier, le carton, le bois qui sont utilisés pour les emballages. Le plastique se fragmente sur un temps très long et notre exposition à ces particules pourrait devenir exponentielle. C’est une bombe à retardement car ces fragments microscopiques ont contaminé toute la chaîne alimentaire. A Boulogne /Mer, l'ANSES indique que la chaîne alimentaire est contaminée par des microplastiques (MP) de taille inférieure à 5 mm : ex. les moules. En 2019, le WWF a indiqué que nous avalerions 5g de plastique /semaine soit l’équivalent d’une CB. Nous mangeons et déféquons du plastique comme le montre une étude autrichienne publiée en 2018 sur le suivi de 8 individus à travers le monde : L’européen, le japonais et le russe avaient tous une vingtaine de MP dans leurs excréments.

Quel est l’impact de l’ingestion de plastique sur notre organisme ?

Des essais sont effectués sur des rongeurs en leur faisant ingérer des doses infimes de MP : Leurs muqueuses intestinales s’épaississent, signe d’une inflammation. On peut donc supposer que les MP soient aussi nocifs sur l’intestin humain.

Des scientifiques tirent déjà le signal d’alarme. Plus les particules sont fines (nanoparticules), plus elles sont dangereuses pour notre santé surtout en se fragmentant de plus en plus jusqu’à atteindre la taille d’un virus. Les nanoplastiques sont aussi capables d’absorber d’autres polluants rencontrés sur leurs chemins et sont assez petits pour circuler dans le sang et aller partout dans l’organisme.

Un horizon de plastique pour l’humanité

Dans les années à venir, le plastique posera certainement un problème majeur du fait de l’augmentation de la production plastique mondiale et suite à notre exposition croissante aux nanoplastiques. Dans le monde d’aujourd’hui, plus de 400 millions de tonnes de plastiques sont produites par rapport à plus de 600 millions de tonnes à l’horizon 2025.  Comment faire pour que ces futures tonnes de déchets ne finissent dans la nature et ne se transforment en MP que nous risquons d’ingérer ?

Notre salut passera-t-il par le recyclage du gisement des déchets ?

L’Ain est un département  où se concentrent plus de 600 entreprises dans la vallée de la plasturgie.  L’une (sur plus de 45000 m²) des plus grosses usines de tri des déchets industriels recycle aussi les déchets ménagers des environs. Sont recyclés les bouteilles d’eau, les canettes alu,  les papiers des magazines, les cartons, les boîtes de conserve … .  Les déchets sont séparés en 2 catégories : les corps creux (bouteilles d’eau, flacons, pots plastiques) et les corps plats (papiers, emballages). Ne sont pas recyclés les plastiques sales, les films, les objets composés de plusieurs types de matière comme les barquettes de jambon.

Seuls 29% des emballages plastiques sont recyclés en France dont la moitié des bouteilles et des flacons. Une fois compactés, les plastiques sont envoyés en usine pour recyclage. Si théoriquement, les bouteilles plastiques n°1 sont recyclables à l’infini, ce n’est qu’un mirage. Dans les faits, le recyclage a lieu 1 à 2 fois pour finir en pulls. Et tôt ou tard, les plastiques recyclés se retrouveront dans la nature.

IL y a plus grave avec les déchets plastiques que l’on ne peut ni recycler, ni incinérer et qui sont enterrés directement dans des bâches plastiques. Ce sont des stations d’enfouissement sur bâches géotextiles plastifiées qui se dégraderont avec le temps libérant des particules qui se baladeront dans la nature (par lixiviation, l’eau d’infiltration se charge en produits toxiques).

Finalement, on a beau recycler, brûler, enfouir dans des décharges, il est impossible de se débarrasser totalement de tous ces plastiques. Chaque seconde, plus d’une tonne de plastique serait produite dans le monde et chaque seconde les plastiques nous asphyxient un peu plus.

Les plastiques ne connaissent pas de frontière.

Au cœur des Pyrénées  Ariégeoises, contrairement aux apparences, l’air est loin d’être aussi pur qu’il n’y paraît avec les MP tombés du ciel. Le vent, la neige et les pluies entraînent dans les colonnes d’air des MP. Des dépôts MP ont lieu même en montagnes  sur des territoires complètement couverts de neige. Ils sont consécutifs à des transports lointains de particules jusqu’à 300 particules / m² / jour et comparables à ce que l’on peut trouver dans des grandes villes comme Paris ou de grandes métropoles chinoises. Comme beaucoup de polluants atmosphériques, les plastiques ne connaissent pas de frontière.

L’impact sanitaire de l’infiltration des MP dans l’organisme, notamment dans les poumons, est largement méconnu. Certains MP ont des formes contendantes qui irritent le système pulmonaire.

Après les montagnes, des chercheurs poursuivent leurs investigations dans l’eau des ruisseaux en installant un piège à particules. Ils démontrent ainsi l’existence d’un cycle atmosphérique des microplastiques avec impact sur des zones éloignées des sources d’émission.

Quelle que soit leur origine, les MP sont toujours la conséquence d’une activité humaine. Aux pollutions industrielles s’ajoutent tous les déchets des randonneurs peu scrupuleux. Au fil du temps, ces particules vont aussi s’infiltrer dans la terre. A l’échelle mondiale, les sols seraient 23 fois plus pollués par les plastiques que les océans. On parle même de l’ère du « plast-system », la période que retrouveront les géologues dans plusieurs dizaines d’années. L’ère géologique du plastique a déjà commencé.

Après plus d’un demi-siècle d’usage effréné du plastique, est-il encore possible de faire marche arrière ?

On ne peut pas laisser s’emballer la machine. Beaucoup prônent « le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit ». Des familles se lancent des défis et changent leurs habitudes de vie pour jeter moins de déchets : le « fait maison », les achats en vrac, les pots en verre (sucre, lentilles, céréales, fruits secs …).

En France, 1 foyer sur 4  jette en moyenne 71 kg d’emballages /personne/an. En changeant leurs habitudes, des familles réduisent de moitié la quantité de déchets. Des gestes simples sont un bon moyen de lutter contre la menace toxique du plastique : Remplacer les plastiques par des contenants moins polluants et moins dangereux pour la santé comme le bois, le verre ou l’inox – Produire moins de déchets pour limiter la quantité de MP dans l’environnement.

Pour agir, appliquons le principe de précaution. La menace pour la santé ne touche pas seulement l’homme mais aussi celle de la planète.

L’exposition aux MP est une bombe à retardement dont la science commence à mesurer les effets.

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Le documentaire "Plastique, la menace toxique" a été réalisé par Ludivine Favrel et a été suivi d’un débat animé par Marina CARRERE-d'ENCAUSSE..

 

Les invités

 Dr Emmanuelle LECORNET-SOKOL, endocrinologue, diabétologue au groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière (AP-HP)

  • Pr Robert BAROUKI, toxicologue et biochimiste INSERM - Université Paris Descartes
  • Philippe PERRIN, éco-infirmier et directeur de l’Institut de formation en santé environnementale
  • Natacha CINGOTTI, responsable du programme "Santé et produits chimiques" Health and Environment Alliance (HEAL)
  • Matthieu WITVOET, éco-aventurier

Pour revoir l’émission :

https://www.france.tv/france-5/enquete-de-sante/2218315-ces-plastiques-qui-nous-intoxiquent.html

Vidéo : L'ère du plastique

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7 février 2021 7 07 /02 /février /2021 16:55

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24 novembre 2017 5 24 /11 /novembre /2017 17:57
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29 juillet 2017 6 29 /07 /juillet /2017 13:39
Mare-1 de l'Orée du Bois au 29/07/2017

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Mare-2 de l'Orée du Bois au 29/07/2017

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25 juin 2017 7 25 /06 /juin /2017 14:34
Verlinghem - Orée du Bois - 2ème mare - Sécheresse au 25/06/2017

Verlinghem - Orée du Bois - 2ème mare - Sécheresse au 25/06/2017

Verlinghem - Orée du Bois - 1ère mare - Sécheresse au 25/06/2017

Verlinghem - Orée du Bois - 1ère mare - Sécheresse au 25/06/2017

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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 09:17
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27 juillet 2016 3 27 /07 /juillet /2016 17:17

- La Municipalité de Verlinghem a mis en place une gestion différenciée des plaines de la rue du Beau Rang et du Tennis .

- La plus grande partie de l’espace n’est pas tondue régulièrement mais fauchée une à deux fois par an pour laisser la nature se développer, conserver des refuges pour la biodiversité, avoir une plus grande diversité du paysage.

- Pour les habitants du centre de Verlinghem, c’est aussi l’occasion de voir battre le cœur du village aux rythmes des travaux agricoles.

 

Verlinghem - La gestion différenciée des espaces publics

Verlinghem - La gestion différenciée des espaces publics

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21 mars 2016 1 21 /03 /mars /2016 11:32

- Voir ci-dessous le volume de déchets ramassés dans les fossés de Verlinghem le samedi 19 mars 2016.

- Merci aux Organisateurs et au nombreux Bénévoles.

Verlinghem - Benne de déchets ramassés dans les fossés le 19 mars 2016

Verlinghem - Benne de déchets ramassés dans les fossés le 19 mars 2016

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11 octobre 2015 7 11 /10 /octobre /2015 15:28
Maisonneuve - Les Terrasses du Long Champ - rue de la Fontaine - Permis daté du 2 Octobre 2015

Maisonneuve - Les Terrasses du Long Champ - rue de la Fontaine - Permis daté du 2 Octobre 2015

Maisonneuve - Empacement prévu pour les Terrasses du Long Champ

Maisonneuve - Empacement prévu pour les Terrasses du Long Champ

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29 mars 2015 7 29 /03 /mars /2015 20:27

Une véritable encyclopédie ornothologique pour accéder en 1 clic sur la fiche descriptive d'un oiseau ... .

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