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24 février 2022 4 24 /02 /février /2022 16:32

Les métaux rares sont des ressources « critiques » essentielles pour l’industrie. Souvent importés, leurs approvisionnements sont devenus un enjeu géopolitique majeur, d’autant que la transition écologique est très gourmande en métaux et terres rares.

L’industrie métallurgique est extrêmement gourmande en métaux de toutes sortes. Les éoliennes et les centrales solaires nécessitent 90% d’aluminium et 50% de Cuivre en plus que les centrales fossiles pour la même énergie produite.

  • Par champ d’éoliennes (170m de haut - 6 MW/éolienne), il faut des kg de terres rares et des tonnes de Cuivre pour leurs constructions et les kilomètres de câbles de liaison.
  • Dans l’aéronautique, il faut aussi beaucoup d’alliages dont l’Aluminium et le Lithium pour construire l’AIRBUS A350 plus léger.
  • En mobilité, il faut des dizaines de kg de Cobalt, de Nickel, de Manganèse et de Lithium pour fabriquer les batteries des voitures électriques.
  • Pour les aimants, il faut aussi des terres rares.

Une concentration géographique des mines et une tension de la demande

D’ici 2040, la demande en métaux rares devraient être multipliée globalement par 4 si l’on se conforme aux Accord de Paris : demande multipliée par 40 pour le Lithium, par 25 pour le Graphite, par 19 pour le Nickel.

Les métaux rares sont concentrés dans quelques pays : 15% du Nickel mondial et 50% du Titane en Russie. 3 Etats concentrent 50% du Cuivre : le Chili, le Pérou et la Chine. 60% du Cobalt vient du Congo dont 2/3 des mines sont contrôlées par la Chine. La Chine contrôle 60% des terres rares utilisées dans les aimants, les mobiles, les semi-conducteurs, les éoliennes.

1 seule mine se trouve dans le monde occidental à Mountain Pass aux confins du Nevada aux Etats-Unis.

Les réactions

Des alertes avaient déjà été lancées pour assurer la sécurité des approvisionnements :

  • En 2009 par votre serviteur (André LOESKRUG-PIETRI) quand la Chine avait bloqué ses exportations de terres rares d’où l’affolement des secteurs électroniques et automobiles au Japon.
  • En 2021, Le rapport "VARIN" sur la sécurisation des approvisionnements en matières premières minérales et remis au Gouvernement en janvier 2022 avec 3 pistes pour Sécuriser les approvisionnementsDévelopper les recyclagesDévelopper les produits miniers sur le sol européen. La Commission Européenne a identifié 4 projets Lithium en République Thèque, en Finlande, en Autriche et en Allemagne mais avec des oppositions des populations locales.

Quelle stratégie développer ?

Il faut surtout anticiper. Cette situation était écrite. C’est vraiment une défaillance majeure de l’Etat et des Institutions Européennes.

Il faut évidemment sécuriser stratégiquement les approvisionnements ; et l’industrie automobile sait le faire depuis 30 ans avec la double source systématique d’approvisionnement dont au moins une dans un pays allié.

Il faut avoir un discours de vérité avec nos concitoyens, sinon nous aurons la même réaction que celle de Stéphane BERNE sur les éoliennes (une supercherie).

Il faut développer rapidement des technologies de rupture pour trouver des alternatives.

Il faut aussi avoir le courage de dire que les programmes de recherche sont trop lents pour disrupter le système.

La prise de conscience de notre vulnérabilité doit créer un électrochoc pour arrêter de faire des grands discours et accélérer.

 

La vidéo : La guerre des métaux rares - Bing video

 

                                                                                                                                  CR – cocqueel.jeanpaul@bbox.fr

 

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23 février 2022 3 23 /02 /février /2022 16:54

Dans l'émission "Lenglet déchiffre" sur LCI du 20/02/2022, le PDG d'ADP, Augustin de ROMANET donne son appréciation sur les grands enjeux actuels : L'avenir de l'aérien, le conflit Russie-Ukraine, l'énergie décarbonée, le péril de la dette française.

Augustin de Romanet = Patron du groupe ADP qui gère les aéroports de Paris & Orly (2,8 milliards d’€ de CA en 2021), ancien patron de la Caisse des Dépôts, ancien haut fonctionnaire de la Direction du Budget, ancien secrétaire général de l’Elysée sous J.CHIRAC.

FL- Comment le secteur de l’aérien a-t-il traversé la tornade Covid ?

L’année 2021 a été particulière car AIRBUS a battu un record de CA (+4 milliards d’€) et des compagnies aériennes ont été en très grande difficulté. Le groupe ADP a magnifiquement résisté grâce à des équipes agiles en fermant et en ouvrant des terminaux et à la mobilisation des collaborateurs qui ont accepté des baisses de rémunérations que j’espère aussi transitoires que possible. Globalement, le monde de l’aérien a été extrêmement choqué et a compris qu’avec les enjeux de la transition énergétique son devoir était de décarboner l’avion et de le réserve à une utilisation raisonnée : quand on peut prendre le train plutôt que l’avion, ce n’est pas une mauvaise idée.

FL- Va-t-on retrouver un niveau normal d’activité pour le secteur de l’aérien ?

Probablement oui pour les vols européens en moyens courriers : 80% du trafic antérieur à ce jour.  En revanche pour les longs courriers, notamment vers la Chine, les tarifs sont exorbitants compte tenu des restrictions imposées par la Chine  (vols interdits dés que 4-5 personnes sont détectées positives au Covid) et la réciprocité totale imposée par le Quai d’Orsay. Ce qui rend l’expatriation compliquée.

FL – Cette crise aura-t-elle changé durablement le voyage d’affaire ?

Les entreprises ont réalisé que le voyage pouvait être très coûteux et qu’une visioconférence pouvait remplacer. Le code de bonne éducation a changé. Avant le Covid, il était élégant, courtois, d’aller au bout du monde pour signer un contrat ou voir ses équipes 1 ou 2 journées. Aujourd’hui, il est de mauvaise éducation de prendre un courrier pour aussi peu de temps avec les émissions de CO2 qui sont associées. On s’est donc aperçu qu’on pouvait faire des économies de coûts pour l‘entreprise et émettre moins de CO2. Çà a changé le comportement entre 25 à 30% des entreprises. Sur AIR FRANCE, 50% des sièges sont occupés par des personnes qui voyagent à titre personnel.

Le transport aérien doit s’adapter. En 1960, il y avait 100 millions de passagers dans le monde ; 4,5 milliards en 2019 et on prévoyait 15 milliards en 2050. Le trafic de 2019 devrait être retrouvé au plus tard en 2026. Le trafic aérien devrait croître probablement un peu moins vite dans les pays développés mais la demande de voyages sera plus forte au niveau des classes moyennes des pays  émergents. En INDE, dont le PIB/habitant est de 200 dollars par rapport à +50.000 dollars en FRANCE, la demande de voyage va exploser quand son PIB /habitant passera à 1000 dollars /habitant. C’est aussi pour cela qu’il est urgent de construire des avions moins polluants.

FL – Comment changer l’image de marque des jeunes pour le transport aérien, synonyme de pollution ?

Les jeunes qui se pincent le nez sont des jeunes bobos qui ont la chance d’aller à l’île MAURICE à Noël. Si vous êtes un jeune habitant à TOULOUSE et que vous voulez faire un ERASMUS  à HAMBOURG, vous avez besoin de prendre l’avion. Au nom de quoi interdire aux jeunes générations de parcourir le vaste monde ? La clé est de réserver un usage raisonné de l’avion pour ne pas abuser des voyages long-courriers pour un oui ou pour un non ; et par ailleurs, nous avons une révolution industrielle qui va concerner l’ensemble de l’économie. Ce qui nous attend, c’est exactement le symétrique de la révolution industrielle. Nous avons connu une croissance que l’humanité n’avait jamais connue entre 1800 et maintenant. Pourquoi ? Le 1er puits de pétrole a été creusé en 1847 par L. DRAKE et nous aurons utilisé en 150 ans un pétrole qui a mis des dizaines de millions d’années à se constituer de façon fossile. Nous avons mangé totalement notre blé. Or, nous savons que le monde de demain aura besoin de plus d’énergie car la croissance suppose de l’énergie et que l’énergie fossile devra quasiment disparaître. L’inventivité des ingénieurs sera plus que jamais mise à contribution pour tous les secteurs économiques, à commencer pour l’aviation.

FL -  Le transport aérien et la mondialisation ont connu des courbes parfaitement corrélées. Si le transport aérien ne connait plus la croissance qu’il avait pendant les années d’or de la mondialisation, cela veut-il dire que la mondialisation ne progressera plus comme jusqu’à présent ?

Le conflit avec l’UKRAINE me laisse à penser que la mondialisation heureuse n’est pas d’actualité. En revanche, quand je regarde les prévisions de demandes d’avions, je pense que celles-ci  vont continuer à être très fortes dans les pays émergents. Et c’est la raison pour laquelle il est indispensable de décarboner le transport aérien. On ne supprimera pas l’avion, à commencer dans notre pays avec 2,7 millions de compatriotes en OUTRE-MER. Il faut évidemment l’adapter l

FL- Croyez-vous au rapatriement des composants ? Ou est-ce seulement conjoncturel, ce qui n’infléchira pas durablement une économie diffuse dans tous les points de la planète ?

Il y a 2 tendances simultanées.  D’une part, un effet au rapatriement à cause des chaînes logistiques à flux tendus et avec des menaces énormes (cf. puces électroniques – crise des semi-conducteurs) et des arrêts de productions. Et d’autre part, la mondialisation va continuer à progresser avec la croissance continue des pays émergents, même s’il y aura des à coups comme avec l’EUROPE centrale si le conflit RUSSIE-UKRAINE venait à s’envenimer.

FL- Quels sont les progrès technologiques qu’on peut attendre de l’aérien dans les années qui viennent ?

C’est l’objet de notre plan stratégique 2025. On peut s’attendre à une décarbonation du transport aérien qui se jouera au sol (véhicules sur pistes, chauffage …), mais aussi avec des carburants aéronautiques durables (ISAF ou électrolyse d’hydrogène – Hydrogène liquide pour les petits- courriers), la diminution des opérations au sol, le perfectionnement des avions (moteurs sans nacelle). Il va falloir agir sur tous les facteurs ; savoir comment produire, transporter et stocker l’hydrogène … .

FL- A l’aéroport, c’est long et compliqué. L’aéroport du futur permettra t-il d’échapper au parcours du combattant ?

C’est l’objectif de notre plan 2025 de « smartiser » l’aéroport : vous imprimez votre carte d’embarquement à domicile et vous enregistrez votre visage sur votre ordinateur soit une empreinte biométrique. Une fois arrivé à l’aéroport, vous pouvez passer tous les contrôles avec votre empreinte biométrique. Cela nécessitera de travailler avec la CNIL  (Centre National des Libertés Individuelles) et la PAF (Police aux Frontières) et d’avoir des équipements informatiques adaptés. C’est la voie à adopter pour avoir une fluidification des passages. Notre objectif est d’avoir 50% des passages « smartisés » pour 2025. En tant que gestionnaire de l’aéroport, nous savons que le temps d’attente est le principal sujet de nos clients et qu’il est détestable pour l’image de la FRANCE.

FL- Le futur ADP, c’est un ADP privé ?

La grande fierté de votre serviteur, c’est  essayer de démontrer depuis 2012 qu’une entreprise peut être efficace même quand elle a un actionnaire public. Depuis 10 ans, j’ai toujours refusé de faire ce qui m’apparaissait contraire à l’intérêt social de l’entreprise. Et si on m’avait demandé de le faire, je ne serai pas resté. Dans ces conditions et à ce stade, le fait d’avoir un propriétaire public ne m’a jamais empêché de faire des choses conformes à l’intérêt social de l’entreprise. Encore une fois, si cela n’avait pas été le cas, mon mandat social l’emporte sur l’allégeance à un ETAT qui serait à la fois mon actionnaire et la puissance qu’il me donne : Mon devoir est supérieur vis-à-vis de mes actionnaires en général à celui d’un actionnaire en particulier. Si nous étions privatisés, très bien, çà pourrait avoir des bénéfices. Mais le fait d’être public pour une infrastructure comme la notre qui est régulée et qui est un point d’accueil du monde entier présente aussi un certain nombre de vertus. Un schéma dans lequel l’ETAT garderait 33% du capital  mais ouvrirait à 67% pour donner un peu plus de souplesse à l’entreprise dans un certain nombre d’opérations de croissance externe me paraîtrait un bon schéma. Dans cette perspective, le fait de garder pour ROISSY-CHARLES de GAULLE et PARIS-ORLY  la concession et la propriété perpétuelles me paraîtrait une meilleure idée que ce qui a été prévu dans la Loi Pacte 2019 relative à la privatisation d’ADP.

FL- Par rapport au conflit RUSSIE-UKRAINE, pensez-vous utile de se battre au niveau diplomatique pour éviter l’invasion de l’UKRAINE par la RUSSIE ? A-t-on des chances d’obtenir ce résultat ?

Evidemment, il faut se battre et utiliser la diplomatie jusqu’au bout, surtout dans un domaine où on se retrouve pris en sandwich entre les Américains et les Russes. Après la chute du mur de Berlin en 1989, les Occidentaux s’étaient engagés à ce que l’UKRAINE n’adhère pas à l’OTAN et il y a eu une promesse de la part des ETATS-UNIS. Mais lors du Sommet de l'OTAN de 2009 à Bucarest, les ETATS-UNIS ont fait pression pour que l’adhésion de l’UKRAINE à l’OTAN soit formulée comme un souhait. A l’époque, la FRANCE et l’ALLEMAGNE n’y étaient pas favorables. Cette affaire vient donc de très loin mais ne légitime en aucune façon le recours  à la violence, à l’intimidation, ni à la manipulation dont le Président POUTINE semble vouloir être l’auteur. Moi je regarde les faits. Dans cette perspective, le rôle de l’EUROPE est absolument crucial. L’attitude de Mr POUTINE est difficilement décryptable : peur de l’installation de missiles en UKRAINE ou souhait de déstabiliser l’UKRAINE ? Je rappelle que la demande d’adhésion de l’UKRAINE à l’OTAN n’a jamais été acceptée jusqu’à présent. La menace dont Mr POUTINE se fait l’écho est donc bien lointaine. Avec prudence, l’EUROPE doit trouver une voie qui soit sa loi et pas la loi américaine.

FL- Finalement, il ne faut pas s’aligner sur les ETATS-UNIS ?

Regardez ce qu’à fait le Président CHIRAC lors de la guerre en IRAK. Personne ne le regrette aujourd’hui.

FL- N’a t’on pas porté suffisamment d’attention aux craintes de la RUSSIE et de Mr POUTINE ?

Le Président MACRON est très attentif à La RUSSIE. Mais n’étant pas spécialiste, je me garderai d’aller au-delà dans mes appréciations.

FL – La RUSSIE a changé. Elle est devenue le principal fournisseur de gaz de l’EUROPE, le 1er exportateur de blé mondial et l’un des premiers exportateurs d’armes. Ce pays qui était considéré comme déclinant a de bons restes ?

La démographie russe est très préoccupante. Elle a incontestablement un problème existentiel.

FL- Est-ce la fin de l’hégémonie américaine ?

L’influence américaine demeurera tant que sa puissance économique sera là. La façon dont les ETATS-UNIS gèrent leurs dettes publiques est un moyen d’assurer leur puissance économique encore pendant de longues années malheureusement. Au niveau diplomatique, il ne faut pas se laisser impressionner par la puissance financière des uns, ni par la puissance manipulatrice et terroriste des autres.

FL- Par rapport à la recapitalisation d’EDF, n’y a-t-il pas un paradoxe d’avoir notre électricien national aussi affaibli à un moment où l’énergie risque de manquer ?

Au plan énergétique et pendant de longues années, nous avons vacillé sur le nucléaire. La FRANCE a perdu des compétences, de la dynamique et du leadership. La décision prise de construire 6 nouveaux EPR marque le redémarrage du nucléaire dans une période où il va falloir reconstruire des compétences à la fois en matière de construction et de sureté. C’est une bonne décision mais les 10-15 ans de vacillement nous coûtent cher aujourd’hui.

FL- Cela veut dire qu’il est temps de relancer des grands programmes d’investissement comme on vient de le faire ?

L’énergie renouvelable dont fait partie le nucléaire devrait être multipliée par 15 dans les 20 ans qui viennent. Il n’existe pas d’alternative à une utilisation raisonnée du nucléaire. On a besoin d’énergie nucléaire pilotable. Et à ce jour, on n’a pas trouvé de remplaçant.

FL- Le dernier Rapport annuel public de La Cour des Comptes montre des faiblesses structurelles des dépenses publiques et une dégradation des finances publiques. La FRANCE est-elle  en péril sur la question de la dette ?

Ce serait irresponsable de répondre Non. En 2008, nous étions dans le camp des « pays dits du Nord » qui avaient la dette publique rapportée au PIB la plus faible d’EUROPE. En 2021, la FRANCE est passée du Nord au Sud. Cette épidémie Covid a été intéressante car elle a mis tous les états sur la même ligne de départ qui a consisté à mettre sous-perfusion l’économie pour financer les différents profils et à l’arrivée on peut voir les performances. Entre 2019 et 2021, la SUEDE a augmenté son déficit public de 2,4 points de PIB, l’ESPAGNE de 25,1 points de PIB, l’ALLEMAGNE de 12,5 points de PIB, les PAYS-BAS de 9 points de PIB et la FRANCE de 17,1 points de PIB.

Nous avions déjà une dette publique qui avait tendance à s’accroître plus vite que les autres et nous avons passé la surmultipliée pour un « QUOI QU’IL EN COÛTE » dont personne ne nie que c’était nécessaire, qu’il a été bien exécuté même si certaines voix estiment qu’on aurait pu être plus rigoureux à certains moments. La question de la dette, c’est juste une affaire de confiance comme pour les entreprises. Il faut que les créanciers aient toujours le sentiment que vous pourrez rembourser le moment venu. Traditionnellement, la FRANCE était un pays qui avait très bonne réputation car notre Administration fiscale est remarquable et qu’il est connu que nous savons lever des impôts assez facilement. Cela dit, tous les hommes politiques, à commencer par Bruno LEMAIRE ministre des Finances, disent qu’on ne peut plus augmenter les impôts. Donc, laisser dériver la dette serait un péril pour la FRANCE. La COUR DES COMPTES  le dit elle-même. Si l’on veut stabiliser le ratio Dettes/PIB, il faut infléchir la courbe de la dépense publique. En gros, la COUR DES COMPTES dit qu’il faut diviser par 2 le rythme de croissance de la dette publique.

FL- Le Rapport Pébereau de 2005 sur la dette publique sonnait déjà l’alarme. Depuis, le ratio Dette/PIB a doublé et coûte moins cher qu’à l’époque. En fait, tous les pronostics sombres ont été déjoués. Faire attention est-il crédible ?

Vous êtes très franco-centré Mr LENGLET. Pensez-vous que pour les Portugais, à qui on a réduit les pensions de 25%, la dette n’était pas un problème ? Pensez-vous que pour les Grecs, à qui on a réduit les rémunérations de 40%, la dette n’était pas un problème ? Ce que je dis, c’est que je ne veux absolument pas que la FRANCE devienne un jour comme la Grèce. Avec des taux d’intérêt beaucoup plus élevés, la dette serait beaucoup plus chère. Vous dites que la dette ne coûte pas chère. Ce sont les intérêts de la dette qui ne coûtent  pas chers. Quand vous empruntez 100 en capital, vous devez toujours rembourser 100. Aujourd’hui, nous avons un stock de dettes de 3000 milliards d’€ avec une durée moyenne de 6 ans. En imaginant que pendant 6 ans les taux d’intérêt soient 2% plus chers, ce qui est tout-à-fait plausible, dans 6 ans la dette coûtera alors 60 milliards d’€ d’intérêts de plus qu’aujourd’hui, c’est-à-dire l’ordre de grandeur de l’impôt sur le revenu. Il faudrait doubler l’impôt sur les revenus des Français pour payer les intérêts de la dette ?

PEBEREAU avait raison de tirer la sonnette d’alarme. La FRANCE serait en bien meilleure position,  même sur la scène internationale, si son déficit public était en moins mauvaise position. Une des magies de la campagne électorale actuelle est d’avoir mis un voile et fait disparaître ce problème de dette ?

FL- Mais ce problème existera toujours. La question des finances publiques a disparu du débat public. Dans le JDD de ce dimanche 20 février 2022, la question des finances publiques arrive en avant dernière position. Les Français donnent le sentiment que ce n’est pas un sujet ?

Pour une raison très simple. Nous avons eu 30 années de keynésianisme (intervention de l’ETAT dans la vie économique) et maintenant nous avons 30 années de non convertibilité du dollar et de création monétaire sans limite. Dans les années 1950-1960, il était de bon ton d’augmenter la dépense publique car on pensait que cela augmentait le PIB et que c’était l’intérêt des nations. A partir de 1970, il y a eu un double phénomène : On s’est acclimaté au déficit public et ensuite les américains ont commencé à faire de la création monétaire. On fait acheter de la dépense publique par la BANQUE CENTRALE et on émet du papier monnaie. Cette politique était pratiquée par les USA depuis 1974 et Jean-Claude TRICHET, gouverneur de la BCE, disait qu’il n’était pas question que l’EUROPE fasse pareil car ce n’est pas vertueux et cela crée de l’inflation. En 2011, Mario DRAGHIi a estimé qu’il était nécessaire de soutenir l’€ et de mettre en place des politiques à la fois de baisse des taux d’intérêts et en même temps de « Quantitative Easing » (QE = une politique économique et monétaire destiné à baisser les taux d’intérêt et à augmenter la masse monétaire) c’est-à-dire de rachat de dettes publiques. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où la création monétaire semble tout-à-fait indolore : si vous additionnez les taux d’intérêts qui sont quasiment nuls et parfois négatifs, vous pouvez emprunter et ne pas payer d’intérêts sur les nouveaux prêts. Il n’y aurait jamais eu autant de confinements pour Covid sans cette facilité monétaire. Des confinements de telle nature n’auraient jamais pu avoir lieu dans les années 1920-1930 à l’époque où l’étalon or était encore en vigueur. Peut-être est-ce un bien conjoncturel que nous ayons été en mesure d’éviter des morts du Covid grâce à tous ces confinements qui, entre guillemets, ont été compensés par la création monétaire ? Il demeure par moins que si on ne se désintoxique pas de ces comportements qui donnent à penser qu’il suffit de le décider pour dépenser l’argent public, cela nous exposera à des difficultés.

Le livre de Stéphanie KELTON qui s’appelle « Le Mythe du Déficit » est un livre extrêmement bien écrit, très pédagogique, qui illustre ce qui peut nous conduire à notre perte. En gros, elle dit qu’on peut émettre autant de monnaie qu’on veut et dépenser tant qu’il y a du chômage, des gens pauvres et pas d’inflation. Mais en fait en créant cette monnaie, vous créez une richesse qui n’a jamais été créée réellement par le travail, entre guillemets, par qui que ce soit. Cette licence est donnée à des pays développés comme Les ETATS-UNIS. Elle est totalement interdite aux pays émergents. Et avec la multiplication de ces pratiques, je crains que vous ayez un écart qui se creuse entre les pays qui peuvent créer de la monnaie avec leurs banques centrales et les pays émergents d’une part et d’autre part, cette politique d’argent pas cher conduit aussi à l’accroissement des inégalités patrimoniales entre les personnes qui ont la faculté d’emprunter et de réinvestir en capitalisant et celles qui ne l’ont pas.

FL- L’inflation qu’ont voit, 3% en France, 5,7% aux ETATS-UNIS, n’est-elle pas un signe avant coureur de ces dérèglements ? On l’attribue plutôt aux difficultés d’approvisionnement, à la force de la demande de reprise économique mondiale. Quand on crée plus de monnaie qu’on ne crée de richesses, finalement les prix montent ?

Bien sûr. Aujourd’hui, on a une inflation tirée par les prix de l’énergie et des matières premières. Demain, elle sera tirée probablement par les salaires qui subissent une pression à la hausse. Pour contenir l’inflation autour de 2 à 3% /an, on va dire que c’est l’huile de graissage du capitalisme et du modèle économique. Ce n’est pas dramatique mais des emballements conduisent à ce qu’on a pu connaître dans les années terribles, dans les années 1920 en ALLEMAGNE.

FL- Vous qui êtes un observateur de l’histoire et des grands cycles économiques, on a vu ces mécaniques se développer toujours lors des années de transition, transitions de tous ordres, géopolitique, technique, économique, social. N’est-on pas dans un tel moment ?

Oui. Je crois qu’on est dans un moment de révolution industrielle qui est la révolution dans la transition énergétique. Nous n’avons pas vu le début des efforts de recherche, d’investissements, pour changer tous nos réseaux. Ces derniers, de transports et d’énergies, ont été construits pendant plus d’un siècle sur la base d’une économie carbonée. Il faut construire les réseaux d’une économie décarbonée.  Nous allons probablement limiter l’accroissement du niveau de vie pour investir dans cette économie décarbonée. Et la répartition des efforts va être un enjeu politique majeur. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle période et c’est ce que nous avons intégré chez ADP dans la décarbonation de notre modèle stratégique du trafic aérien.

FL- Quel est le meilleur livre que vous avez lu dernièrement ?

C’est un livre que j’offre à mon comité exécutif et qui est en lien avec notre conversation. C’est la BD « Un Monde sans fin » de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain. Un livre pédagogique sur l’énergie que j’attendais depuis très longtemps

CR  - Cocqueel.jeanpaul@bbox.fr

 

 

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8 février 2022 2 08 /02 /février /2022 08:43

Les mégots sont un fléau pour la propreté des villes et un danger pour l’environnement : forêts, rivières, océans, faune.

1 mégot jeté par terre, c’est un mégot jeté à la mer.

https://www.megot.com/

D’après le Ministère de la transition écologique, 20 à 25 milliards de mégots avec filtre, bourrés de substances toxiques dont certaines cancérigènes, sont jetés au sol /an en France. 8 millions de mégots seraient jetés /mn dans le monde.

Les mégots sont en tête du « Top 10 » des déchets marins :

En août 2018, une enquête publiée par NBC News (USA) révèle que la “menace numéro 1 demeure le mégot de cigarette, le polluant le plus néfaste aux océans”. Des scientifiques interrogés par le média américain révèlent avoir trouvé des traces de ces substances chimiques chez 70% des oiseaux de mer et 30% des tortues marines examinés.

1 mégot pourrait polluer jusqu’à 500 litres d’eau et mettrait 12 ans en moyenne pour se dégrader complètement.

Les mégots sont jetés principalement prés des bars, restaurants, terrasses, commerces, arrêts de bus, aires de jeux, places publiques … .

La culture du tabac contribue à la déforestation :

La production de tabac est responsable de 80% de la déforestation au Malawi, 40% en Corée du Sud et 12% en Afrique du Sud.

Les chiffres sont éloquents: selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le tabac est responsable chaque année de la déforestation de 200.000 hectares de terres dans le monde et génère 2,3 millions de tonnes de déchets industriels et 209.000 tonnes de déchets chimiques.

Des solutions existent pour donner une 2ème vie aux mégots.

Ayons le bon réflexe. Ne jetons plus les mégots. Collectons-les pour les exploiter dans un processus de recyclage pour fabriquer des meubles, des isolants … : cendriers de poche – cendriers sur pied ou  muraux.

Alcome, le nouvel éco-organisme des produits du tabac - ANEM  

Depuis le 01/01/2021, les acteurs de la filière tabac doivent s’acquitter d’une éco-contribution pour financer la collecte des mégots de cigarettes.

La société AlCOME a été agréée par le ministère de la Transition écologique en tant qu’éco-organisme de salubrité publique dédié à la réduction des mégots sur la voie publique.

Sous certaines conditions,  ALCOME assure un soutien financier et un appui matériel aux collectivités locales : cendriers de poche – cendriers de rue (muraux ou sur pied … ).

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11 janvier 2022 2 11 /01 /janvier /2022 08:14
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6 janvier 2022 4 06 /01 /janvier /2022 13:17

Alice Desbiolles, épidémiologiste, était l'invitée d'Europe 1 ce mercredi matin. Pour la scientifique, interviewée au micro de Sonia Mabrouk, le nombre de contaminations "n'est pas un indicateur pertinent". Face au virus, elle appelle à prendre en compte d'autres données comme le nombre d'entrées en réanimation. 

Un non-vacciné est-il un patient à part ?

Dans cette crise sanitaire, il est plus que temps d’arrêter de chercher des coupables. Au début, c’était ceux qui ne respectaient pas le confinement, puis ceux qui ne respectaient pas les gestes barrières ou ne portaient pas le masque, ensuite c’étaient les enfants ; maintenant ceux sont les non-vaccinés. Demain, ce sera les enfants des non-vaccinés. Il est temps de se rappeler que les seuls coupables, ce sont les facteurs qui ont contribué à l’émergence  et à diffusion de cet agent infectieux à l’échelle de la planète.

On bascule de plus en plus la Santé et la Médecine dans le domaine de la morale. Il y a donc des bons et des méchants, des coupables, le bien et le mal. La Médecine et la Santé Publique ne devraient pas entrer dans le champ de la morale mais rester seulement dans le champ de l’éthique.

Peut-on parler d’irresponsabilité quand on n’est pas vacciné ?

 Le vaccin protège bien contre les formes graves mais n’est pas majoritairement efficace contre la transmission et la contamination. C’est maintenant très bien documenté dans la littérature scientifique. Avec plus de 90% de la population vaccinée, on est à plusieurs centaines de milliers de contaminations depuis le début de l’année 2022. Il faut donc arrêter cette stigmatisation et respecter le choix des individus. Le consentement est une notion très forte en Médecine.

Certains discours disent que les non-vaccinés doivent assumer leur choix jusqu’au bout et dire s’ils souhaitent être réanimés ou pas en cas de complication.

C’est la question des directives anticipées. C’est une très bonne chose que toute personne fasse cette directive anticipée pour savoir si elle souhaiterait être réanimée en cas d’accident. Ce n’est pas une question de statut vaccinal.

A quoi sert le pass vaccinal ? Est-ce la bonne stratégie aujourd’hui ?

Je ne suis pas certaine de son efficacité. La vaccination de masse de l’ensemble de la population et les rappels systématiques, à l’aveugle et itératifs, ne sont pas la stratégie recommandée par l’OMS. En fin d’année dernière, le directeur de l’OMS rappelait que ce n’est pas les coups de rappels itératifs en population générale qui feront que les pays sortiront de cette pandémie. Le plus important, c’est de cibler la vaccination sur les « personnes à risques » car il est bien documenté que le vaccin protège les « personnes à risques » des formes graves. Par contre, le vaccin ne limite pas la transmission et la contamination. L’utilité médicale, épidémiologiste et sanitaire de ce pass vaccinal est plus que discutable à mes yeux. Les aspects éthiques et démocratiques devraient aussi entrer dans la balance.

Si on ne fait pas partie de cette population cible des « personnes à risques », on aurait pu être non vacciné ?

Je suis vaccinée. Mais je pense que la vaccination doit cibler les « personnes à risques » et les personnes à leurs contacts, notamment les soignants, dans le respect des consentements libres et éclairés des individus. Effectivement, le plus logique et le moins coûteux sur tous les plans, sanitaire, économique, démocratique, serait de cibler la protection vers « les personnes à risques » et à leurs contacts dans le respect du consentement des individus.

Selon vous, nous sommes condamnés à vivre au côté de ces épidémies infectieuses. Et vous proposez un changement total de paradigme. Est-on entré dans l’ère des épidémies, des pandémies ?

C’est effectivement la conclusion du rapport « Echapper à l’ère des pandémies », publié fin 2020 de l’IPBES qui est la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques. Nous sommes vraiment rentrés dans l’ère des pandémies. On peut même parler d’épidémie de pandémies dont le SARS CoV2 n’est qu’un avant-goût. Il est important de rappeler que depuis la grippe espagnole de 1918, on a connu plusieurs pandémies successives dont le MERS, le VIH, Le SARS CoV2 … . On est donc bien rentré dans l’ère des pandémies. Les experts de l’IPBES insistent sur la nécessité de s’attaquer aux facteurs de risques d’émergence de ces maladies. Ces facteurs sont essentiellement les activités humaines destructrices que sont la déforestation, le commerce des animaux sauvages (zoonoses), l’érosion et la destruction de la biodiversité. Cette dernière, riche et variée, protège les humains des pandémies par l’effet dilution de l’agent pathogène dans une grande variabilité génétique. Un autre facteur de risque est l’élevage industriel qui joue un rôle d’amplificateur de l’agent pathogène car les animaux qui sont dans des fermes industrielles sont des clones au niveau génétique. Et, dés qu’un agent infectieux trouve la clé pour contaminer un individu, il contamine le reste de l’élevage. Et pour peu qu’il surgisse dans un élevage de porcs qui ont une très grande proximité génétique avec le genre humain (prés de 95% de gênes en commun), là c’est la voie royale pour accéder à l’être humain. Et dans le contexte de mondialisation, de globalisation, d’hyper mobilité, vous avez une diffusion très rapide à l’échelle de la planète dans des villes qui sont de plus en plus denses avec des systèmes de santé qui sont de plus en plus fragilisés. Là, vous avez le cocktail parfait pour des pandémies.

Si nous continuons à vivre comme actuellement, nous n’y échapperons pas ?

C’est la conclusion du rapport de l’IPBES : On entre dans une ère de pandémies et l’impact économique actuel des pandémies est 100 fois supérieur aux coûts estimés de leurs préventions. Et depuis 2018, l’OMS tient une liste de toutes les pathologies émergentes qu’il convient de surveiller de par leur fort potentiel pandémique dont la Covid, Ebola, Nipah, Zika, et la maladie X encore inconnue que l’OMS pointe comme une maladie qui, très probablement, émergera avec un potentiel pandémique majeur.

Les chiffres de contaminations diffusés actuellement sur Omicron ont-ils un sens ?

La question des indicateurs pertinents est très importante pour suivre l’évolution d’une pandémie. Le nombre de contaminations n’est pas un indicateur pertinent. Il faut arrêter de se focaliser sur ces contaminations vertigineuses comme l’a rappelé l’ex-conseiller de Donald Trump pour la gestion de crise  (Dr Anthony Fauci) mais plutôt regarder le nombre d’entrées en réanimation et le nombre de formes graves. Ce sont ces derniers indicateurs qui doivent prédominer. Avec des indicateurs qui ne sont pas les bons, on entretient un climat très anxiogène et on n’agit pas de manière ciblée.

Qui sont les marchands de peur aujourd’hui ?

Il y a une responsabilité scientifique et politique (voire médiatique). Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Je plaide pour un changement de paradigme à court, moyen et long terme. C’est la seule solution pour ne pas se condamner à mourir à petit feu dans des heures de confinements chroniques. A chaque fois, on a une réponse complètement déconnectée du réel. Je pense que ces histoires de pass sanitaire, de pas vaccinal, de confinement, ne sont pas un vocable du chant lexical de la Médecine et de la Santé Publique.

Une partie de la population est demandeur de restrictions. N’est-ce pas le rôle d’un responsable politique de chercher à protéger  par de telles mesures ?

Il y a une appropriation du terme « responsabilité » qui n’est pas le bon. Je pense qu’il faut évaluer les politiques publiques et les dispositifs mis en place. Si au final les mesures proposées font plus de dommages que de bien, je ne suis pas sûr que ce soit la bonne solution. Il y a des indicateurs importants liés au Covid qu’il convient de suivre dont le nombre de formes graves ; mais il y a aussi tous les autres indicateurs sanitaires dont la santé mentale, la santé des enfants … .

La santé, est-ce aujourd’hui simplement éviter le covid ? Qu’est-ce être en bonne santé ?

La définition de l’OMS : " La santé est un état de complet bien être physique, mental et social et ne se résume pas à l'absence de maladies ou à l'absence d'infirmité ". Donc, on ne peut pas réduire la santé aux seuls indicateurs covid ou à la seule absence de covid.  C’est pour celà, que pour faire un bon monitoring de cette gestion de crise, il est important d’avoir des indicateurs covid en balance avec d’autres indicateurs sanitaires, la santé mentale, la santé des enfants.

La réanimation n’a pas le monopole du manque de lits, du manque de soignants, de la souffrance. En disant cela, je ne minimise pas l’impact et les tragédies liées à la covid-19. Je veux juste rappeler que la santé est quelque chose de plus global ; que la souffrance et le désespoir sont partagés par une grande partie de la population, pas tant du fait de la covid-19 mais du fait de cette gestion crise, des confinements, des fermetures d’écoles, de la pauvreté, de la précarité et des inégalités qui explosent en France. Et c’est cela aussi qui devraient, au côté des indicateurs covid, être pris en compte et être mis dans la balance. C’est juste une question d’équilibre.

Pour aller plus loin :

L’IPBES : Échapper à l’ère des pandémies (ofb.gouv.fr)

ob_064d98_20201029-media-release-ipbes-pandemics.pdf (over-blog-kiwi.com)

La biodiversité : un concept fondamental pour échapper à l’« ère des pandémies » - CEMAS

OMS identifie les principales maladies émergentes / médecin thoracique | Kompremos

Tout savoir sur les virus émergents (frm.org)

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8 septembre 2021 3 08 /09 /septembre /2021 16:10

Compte-rendu d'une conférence en 2 parties du 14/04/2018 au colloque "Choisir le vivant" à l'Athénée Théâtre où Claude Bourguignon explique "La biologie du sol" et Lydia Bourguignon "Comment restaurer un sol ?".

8. Aménager la terre pour qu’elle donne le meilleur - Lydia et Claude BOURGUIGNON. - YouTube 

 

 

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27 juin 2021 7 27 /06 /juin /2021 19:27
Verlinghem - Résultats du 2ème tour des élections départementales et régionales du 27/06/2021
Verlinghem - Résultats du 2ème tour des élections départementales et régionales du 27/06/2021
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21 juin 2021 1 21 /06 /juin /2021 19:13

Bruno DAVID alerte sur le risque d’une 6ème extinction de masse

Matthieu Belliard (MB) reçoit Bruno DAVID (BD), président du Museum National d'Histoire Naturelle où a lieu du 16/06 au 31/12/2022 l’exposition REVIVRE avec des animaux disparus en réalité augmentée. Bruno DAVID est l'auteur de "A l’aube de la 6ème extinction, comment habiter la terre » chez Grasset.

Par Matthieu Belliard (MB)

MB – En quelques mots, c’est quoi une extinction de masse ?

BD – Une extinction de masse, c’est ce qui va éradiquer globalement beaucoup d’espèces sur terre. Elle touche toute la planète. C’est relativement rapide à l’échelle des temps géologiques ; ça peut durer quelques centaines de milliers d’années et toucher de nombreux groupes d’animaux et de plantes en même temps. Aujourd’hui, nous sommes au début d’un processus qui ressemble beaucoup aux grandes extinctions ayant affecté la biosphère dans le passé géologique terrestre.

MB – L’extinction a déjà commencé ou c’est une épée de Damoclès ?

BD -  5% d’espèces environ sont éteintes mais surtout de nombreuses espèces sont déjà en déclin et peuvent disparaître définitivement si on ne réagit pas. C’est vraiment par les mêmes processus qu’ont fonctionné les grandes extinctions du passé et c’est ça qui est inquiétant. Par contre, ce qui est plus rassurant, c’est qu’on est relativement au début du processus ;  et même si ça va très vite, on peut réagir maintenant. A l’aube de la 6ème extinction de masse, on a le temps de réagir mais il ne faut pas traîner.

MB – En France, prés d’une espèce sur cinq est menacée. On parle de faune et de flore. Vous, vous êtes plus inquiet pour l’humanité que pour la planète finalement ?

BD – Oui car la vie va continuer d’exister sur terre que l’homme soit présent ou non. Il faut avoir conscience que l’homme est une espèce très récente (200.000 ans depuis Homo Sapiens) et relativement fragile. On a l’impression d’être très protégé avec nos technologies et la pharmacopée mais on voit ce qu’un tout petit virus (Covid-19), pas si méchant finalement, peut arriver à faire. Cela doit nous amener à réfléchir. Notre complexité nous rend fragile et il faut faire attention pour ne pas faire partie des espèces qui disparaîtront lors de la prochaine extinction.

MB – Ce n’est pas rassurant ?

BD – Ce n’est pas pour tout de suite. Ça prend quelques milliers d’années parfois. Mais ça peut aller plus vite si on s’y applique bien.
MB – Replaçons-nous dans cette biodiversité. Réfléchissons à notre rôle, nos interactions, notre impact, notre place. Avec l’exposition REVIVRE au Museum National d'Histoire Naturelle et en réalité augmentée , vous redonnez vie à 11 espèces disparues : le Couagga  (un équidé entre le zèbre et le cheval disparu au 19ème siècle) – le Smilodon (un grand Tigre à dents de sable que nous chassions il y a 10.000 ans).
BD – Avant de paniquer, on est avec des enfants et on se prend à rêver. Nous sommes dans une grande galerie de l’évolution où tout l’éclairage des vitrines a été refait, le brushing de tous les animaux qui sont superbes malheureusement. Ils correspondent pour la plupart à des espèces éteintes ou un danger d’extinction. Avec les lunettes de réalité augmentée se superposent des animations de 11 espèces disparues : ex. la Tourte voyageuse, un pigeon voyageur avec plusieurs milliards d’individus en Amérique du Nord au 19ème siècle. L’homme a réussi à tous les tuer. C’est dire l’acharnement qu’on peut y mettre !
MB – C’est un voyage dans le temps que cette exposition mais point de dinosaure.
BD – Le point commun de toutes ces espèces disparues ou en déclin est d’avoir connu l’humanité. Elles sont disparues du fait de l’homme par la chasse, la surpêche, la surexploitation des ressources. On a un peu de tout : des insectes, des oiseaux, des mammifères, des animaux marins, une Rhytine Steller (un gros Lamantin de 18m pesant 11 tonnes, chassé pour sa viande dans l’Atlantique Nord) et le mythique Dodo disparu de l’île Maurice à l’arrivée des marins européens.
MB – Vous alertez sur les espèces communes, les moineaux, les insectes qui semblent insignifiants.
BD – Oui, je m’inquiète sur ce qui fait le socle du fonctionnement de nos écosystèmes et de la biodiversité sur terre. C’est toute la biodiversité des sols, la micro diversité marine, le plancton animal ou végétal ; et dans les sols, ce sont les vers de terre, les Collemboles ou micro organismes, les filaments des champignons que nous ne remarquons pas mais qui sont essentiels à la vie des plantes.
MB -  N’est-ce pas normal, naturel et cyclique que des espèces disparaissent ?
BD – Oui c’est normal que des espèces disparaissent. Nous sommes dans un système avec des flux d’extinctions et d’apparitions. Le problème est que l’homme provoque des disparitions et des déclins à des vitesses beaucoup plus rapides que le renouvellement possible de ces espèces. En gros, nous faisons disparaître des espèces en quelques siècles ou  dizaines d’années alors que, dans une dynamique évolutive, l’émergence d’une nouvelle espèce prend 10.000 ou 100.000 ans. Il y a des cas plus rapides mais globalement çà met beaucoup de temps. Il existe un différentiel de vitesse entre le flux d’extinction qui va plus vite que le flux d’apparition.
MB – Par rapport aux précédentes extinctions de masse et suite aux activités météoritiques, volcaniques, aux vagues de glaciation, il y a bien eu 5 extinctions de masse non impactées par l’humain.
BD – Oui mais c’est la 1ère fois qu’une espèce est en cause et à l’origine d’une future extinction de masse possible. La nature s’autorégule quand une espèce est en cause et qui est à l’origine d’une extinction de masse possible. La nature s’autorégule quand un prédateur prend trop de place. La nature fonctionne toujours par un jeu d’équilibres et d’interactions. Une espèce qui domine trop devient la cible des pathogènes. C’est un peu ce qui nous arrive en ce moment avec le COVID-19. Compte tenu de notre nombre, les pathogènes vont plus s’intéresser à nous. Le fait que nous soyons nombreux augmente la probabilité qu’un pathogène s’intéresse à nous. Et plus nous sommes nombreux, plus nous transmettons facilement le pathogène entre nous.
MB – Avec cette pandémie et ce qu’elle a questionné sur nos activités, avec la déforestation, la restriction des espaces de vie de certaines espèces, croyez-vous à la prise de conscience ?
BD – Ça dépend des matins. Parfois oui, on va peut-être prendre conscience notamment au niveau politique et au niveau de chacun d’entre nous. Mais non quand j’entends certains intervieweurs où leur seule envie est de retrouver les chemins de la consommation et d’une consommation à outrance qui est aussi à l’origine de cette crise sanitaire. Globalement, je reste inquiet car la prise de conscience n’est pas suffisante.

Pour aller plus loin :

  1. La sixième extinction de masse des animaux s’accélère (lemonde.fr) :

« La disparition des populations est un prélude à celle des espèces … . L’évolution des populations renseigne sur la gravité de la situation … . L’érosion des espèces entraîne de graves conséquentes en cascades sur l’ensemble des écosystèmes, ainsi que des impacts économiques et sociaux sur les populations … . ».

  1. Selon une étude NOAA (Nasa et Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique), la quantité de chaleur provenant du soleil qui reste piégée sur notre planète a été multipliée par 2 entre 2005 et 2019. Le phénomène est préoccupant avec pour conséquence une hausse des températures moyennes et une aggravation de la fonte des glaces et de la montée du niveau des océans. Environ 90% de l’excès d’énergie dû à ce  déséquilibre se retrouve dans l’océan, ce qui amplifie l’évaporation et le réchauffement de la terre avec à la clé une acidification qui nuit à la biodiversité marine.

                                                                                           jean.paul.cocqueel@numericable.fr

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20 juin 2021 7 20 /06 /juin /2021 19:29
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26 mai 2021 3 26 /05 /mai /2021 08:24

Ondes électromagnétiques : clé de l’efficacité homéopathique ? - SafeMed (safe-med.fr)

Pétition : Déremboursement de l’homéopathie : STOP au cassage des médecines naturelles ! (mesopinions.com) 

Ondes électromagnétiques : clé de l’efficacité homéopathique ? 

Les dernières avancées de la science ouvrent des pistes prometteuses pour expliquer les mécanismes par lesquels l’homéopathie agit. Après le généticien et lauréat du Prix Nobel de médecine Luc Montagnier, d’autres chercheurs s’intéressent au rôle des ondes électromagnétiques sur notre organisme. Une théorie en adéquation totale avec les principes de l’homéopathie.

Depuis des décennies, les opposants à l’homéopathie dénigrent la discipline et remettent en cause son efficacité au motif que les mécanismes d’action des granules homéopathiques ne sont pas démontrables en raison de l’absence de principe actif. C’est le point de départ de toutes les critiques à l’encontre de l’homéopathie, qui refusent de prendre en compte l’efficacité démontrée de ses traitements et le travail expérimental dont ils sont issus.

En partant du constat, pourtant antithétique avec tout comportement scientifique, que ce que l’on ne comprend pas ne peut pas exister, ces anti-homéopathie font un procès en légitimité à l’homéopathie en voulant à tout prix l’opposer aux médecines allopathes. Pourtant, les dernières avancées de la génétique et de la biologie tendent à confirmer scientifiquement les inspirations à l’origine de la discipline homéopathique.

L’équipe du professeur Montagnier a mené ces dernières années diverses expériences reproductibles qui démontrent que des ondes électromagnétiques de très basse fréquence (donc de très faible énergie) sont capables de jouer un rôle majeur en termes de pouvoir pathogène des virus et des bactéries.

Ces informations, influant sur la santé, peuvent se trouver sous la forme de messages électromagnétiques produits par certains micro-organismes (bactéries, mais aussi polluants chimiques). Reçues par des cellules sensibles, elles pourraient engendrer des maladies chroniques rhumatismales ou neurologiques comme la maladie de Parkinson ou Alzheimer.

La déconcentration d’une substance potentiellement toxique devient sa force pour faire parvenir aux corps les messages curatifs en fonction de la sensibilité du malade.

Ces recherches ouvrent de nouvelles perspectives pour la compréhension des mécanismes par lesquels les traitements homéopathiques agissent malgré leur extrême dilution (qui élimine tout principe actif) et grâce à l’effet de la dynamisation. En effet, la déconcentration d’une substance potentiellement toxique (principe de base de l’homéopathie) devient sa force pour faire parvenir aux corps les messages curatifs en fonction de la sensibilité du malade.

En reprenant les conclusions du physicien Louis Rey, qui avait déjà démontré l’existence d’une forme physique de l’information transmise par les médicaments homéopathiques, et les travaux de Jacques Benveniste sur la transmission d’information par message électromagnétique, l’équipe du professeur Montagnier souhaite aller plus loin et a lancé un appel aux physiciens pour qu’ils apportent leur contribution.

L’ensemble de ces éléments démontre que la présence moléculaire (principe actif) n’est pas la seule voie de traitement pour un certain nombre de pathologies et que l’homéopathie a un rôle distinct à jouer en tant que thérapie informative. Un organisme sensibilisé par la maladie ou naturellement très sensible est à même de recevoir l’information du médicament homéopathique et de répondre à ce message.

Par SafeMed - Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.

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