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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 19:41

Le samedi 10 novembre 2012 à Verlinghem, l’association « Mémoire et Patrimoine Vivant du Val de Deûle » a organisé une réunion thématique intitulée « Le lin dans tous ses états ». 

Le public a ainsi pu découvrir le lin, hier et aujourd’hui, par l’exposé de diaporamas ; complétés par l’affichage de cartes postales et de documents historiques.

De-Facq-Pierre_001.jpg

Pierre de FACQ, Président, a introduit la réunion en situant le lin dans le patrimoine vivant de la région ; et en remerciant les participants pour leur présence, et la Mairie pour la mise-à-disposition de la salle du Centre Communal d’Animation.

1ère conférence : le lin une fibre originale par Nicole GAILLET

La culture du lin (linum usitatissimum) nécessite un climat tempéré et humide (adaptée aux départements du Nord, Normandie, Bretagne, Anjou) ; et une terre riche et meuble.

Sa tige droite, cylindrique et fibreuse (longue de 0,80m à 1,20m selon les conditions météorologiques) porte d’abord une fleur (mi-juin - 5 pétales bleus) ou plusieurs (floraison éphémère le matin) ; puis des graines 15 jours après la floraison.

La fleur, hermaphrodite (porteuse des organes sexuels mâle et femelle), donne  naissance à 10 graines par capsule (graines légères = 4 à 7 grammes les 1000).

Les faisceaux de fibres se développent dans la tige entre l’écorce (cuticule et épiderme) et le bois central. La croissance des fibres passe par 2 phases : Primaire pour le développement en hauteur – et Secondaire pour l’épaississement.

Le lin est arraché (non coupé)  7 semaines environ après la floraison ; et roui à terre (= rouissage) par les micro-organismes du sol qui isolent ainsi les fibres du ciment végétal : dégradation enzymatique par hydrolyse des ciments pectiques pendant 20 à 80 jours en fonction des conditions météo. Le rouissage nécessite une grande vigilance du liniculteur.

Après le Rouissage intervient le Teillage : les tiges sont égrenées ; débarrassées des débris ligneux appelés « anas » ; et séparées en fibres longues (la Filasse) et en fibres courtes (les Etoupes).

Les fibres longues sont utilisées pour par la filière textile (le Peignage) pour confectionner des tissus ; et les fibres courtes sont mélangées avec d’autres fibres (ramie, coton, jonc, chanvre, jute …).

Le lin est un produit vert, écologique, non polluant (50 fois moins que d’autres fibres) : Peu de déchets – Biodégradable - Econome en fertilisants, en pesticides, et en colorants. Chaque partie de la plante est utilisable (Graines pour l’huile et l’apport d’Omega3 dans l’alimentation humaine et animale – Anas pour agglomérés de bois ou isolants - Paillages horticoles).

2ème conférence : La culture du lin au XIXème siècle par Pierre de FACQ

Il y a un siècle, la culture du lin a été une grande aventure humaine : comme en témoignent les cartes postales anciennes, et les nombreux documents exposés.

Originaire de Haute Asie, sa culture a été étendue en Chine, en Inde et en Egypte (ex. momifications) avant d’arriver en Europe (extension sous Charlemagne).

Le cycle du lin s’étale de Mars (semis) à Août/Septembre (période de rentrée des pailles), en passant par la levée en Mai, la floraison en Juin, l’arrachage en Juillet, et le rouissage en Juillet/Août.

Au siècle dernier, le rouissage était réalisé par immersion totale des bottes de lin dans l’eau de la Lys, entre Courtrai et Armentières ; sur des ballons (caisses en bois à claire-voie) lestés avec des pierres : d’où le nom de Golden River donné à la Lys. Puis, le lin était séché en carpette, puis mis en botte pour le teillage. La technique du rouissage à l’eau est interdite aujourd’hui.

3ème conférence : Le lin fibre d’avenir par Arnaud Van ROBAEYS (47 ans)

Originaire de Belgique (région d’Ypres), la famille Van ROBAEYS (7 frères et une sœur) a dû s’expatrier à KILLEM en 1917 : link

Van-Robaeys-Arnaud_004.jpg

A l’origine agriculteurs, les Frères Van Robaeys traitent actuellement  3700 ha, sur 7 départements ; avec 78 salariés (2 équipes de teillage), plus des chauffeurs.

En France, 65000 ha de lin sont cultivés par 6000 liniculteurs.

Le lin est une culture à risques ; en particulier lors du rouissage. Le 15 septembre est normalement la date limite pour laisser le lin au sol. Cette année 2012, 2 ha n’ont pu être récoltés sur Zuydcoote.

La nuisance principale pour l’activité du lin est la poussière : 10% du poids d’une balle (= terre) –  15 tonnes de poussières à traiter par jour à KILLEM - Norme poussières dans l’usine = 20 mg /m3 d’air / heure.

La Filasse procure 80% de la recette : fibres longues – 25% du poids du lin – 1700kg de fibres /ha – 300g de fibres /chemise à manches courtes soit, théoriquement,  5666 chemises produites /ha. Elle sert principalement à la filière textile (costumes, draps …) : 10m² de lin pour fabriquer un costume – Exportation en Chine (60 filateurs).

Les Etoupes (fibres courtes) servent à faire du papier, de la laine de lin … .

Les Anas (débris ligneux – 50% du poids du lin) servent à faire des panneaux d’agglomérés (pour des entreprises comme DEMEYERE, IKEA ….), des paillages horticoles, etc ... .

Les graines de lin (10% du poids du lin) servent à l’alimentation humaine (Omega3) et animale (porcs, volailles, oiseaux, …) : Association de producteurs Porcilin – Association Bleu-Blanc-Cœur.

  Produits-Lin.jpg

Pierre de FACQ a conclu la réunion :

En indiquant :

-          Qu’une prochaine conférence sur le lin se tiendrait en Février 2013 à Bousbecque ;

-          Qu’une sortie était prévue le 2 Juin 2013 à KILLEM.

Et en invitant les participants au pot d'amitié; et à adhérer à la nouvelle association.

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